Le Cognac, un vignoble prestigieux
Premier vignoble de raisins blancs de France par sa superficie, le vignoble de l’appellation Cognac s’étend sur plus de 80 000 hectares, entre la Charente, la Charente-Maritime et quelques communes de la Dordogne et des Deux-Sèvres.
L’aire de production se répartit en 6 crus : Grande Champagne, Petite Champagne, Borderies, Fins Bois, Bons Bois, Bois Ordinaires ou Bois à Terroirs, auxquels s’ajoute l’appellation Fine Champagne qui désigne des assemblages d’eaux-de-vie de Grande et de Petite Champagne.
Le Cognac est issu de cépages blancs à faible teneur en sucres et à l’acidité élevée, essentiellement de l’Ugni Blanc qui représente 98% de l’encépagement. Le Colombard, la Folle blanche, le Montils, le Sémillon et le Folignan sont également utilisés.
Le Cognac, une longue histoire
Ce sont paradoxalement les Hollandais important les vins du Poitou qui sont à l’origine, au XVIème siècle, de la naissance de l’emblématique spiritueux français. Afin de mieux les conserver, ils tentent l’expérience de distiller ces vins acides et peu alcoolisés qui supportent mal l’acheminement maritime. Ils installent en Charente les premières distilleries, équipées d’alambics fabriqués avec le cuivre d’Amsterdam. Appelé ‘brandwijn’ (qui signifie ‘vin brûlé’ et donnera le terme anglais ‘brandy’), le breuvage obtenu est initialement consommé allongé d’eau.
La technique s’améliore un siècle plus tard avec la double distillation. On s’aperçoit que l’eau-de-vie se bonifie dans les fûts de chêne servant à son transport et qu’elle peut se consommer pure. La première maison de négoce, la Maison Augier, voit le jour en 1643.
Au cours des XVIIIème et XIXème siècles, les comptoirs se développent le long de la Charente, le marché s’organise et les exportations de cognac explosent, l’eau-de-vie de vin adoptant le nom de son port fluvial d’expédition en 1864.
Le phylloxera porte alors un coup fatal au vignoble qui passe de 280 000 hectares en 1877 à 40 000 hectares en 1895. Il se reconstitue progressivement au début du XXème siècle grâce à des porte-greffes américains, et l’Ugni blanc, plus résistant, remplace peu à peu les cépages traditionnels (Colombard, Folle Blanche…).
La législation autour du cognac se met en place : la zone géographique de production est définie en 1909, l’Appellation d’Origine Contrôlée accordée en 1936, et les différents crus délimités en 1938. Le Bureau National Interprofessionnel du Cognac (BNIC), créé en 1946, règlemente désormais toutes les étapes de l’élaboration de cet alcool, devenu un produit de luxe.
Le Cognac, un savoir-faire ancestral
Le Cognac est issu de la double distillation de vins blancs du Cognaçais, selon un procédé inchangé depuis le XVIIème siècle. On utilise des alambics dits ‘charentais’, alambics en cuivre à repasse qui permettent une concentration aromatique d’une grande finesse.
Les eaux-de-vie obtenues sont placées en fûts de chêne pendant au moins 2 ans. Des eaux-de-vie d’âges et de crus différents sont ensuite assemblées pour garantir au cognac une personnalité et une qualité constantes.
On distingue quatre dénominations en fonction de l’âge de la plus jeune eau-de-vie de l’assemblage : 2 ans minimum pour un VS (Very Special) ; 4 ans pour un VSOP (Very Superior Old Pale) ; 10 ans pour un XO (Extra Old) ; et au-delà de 15 ans pour un XXO (Extra Extra Old).
Symbole de l’excellence française, le cognac est un spiritueux unique, aujourd’hui exporté à 95% (plus de 200 millions de bouteilles) dans 160 pays à travers le monde.